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Languedoc-Roussillon : trop d’alcool au volant

A l'occasion des fêtes de fin d'année, une enquête dévoile les habitudes de consommation bien ancrées des conducteurs.

Boire ne les freine pas. Pour preuve, 41 % des conducteurs de 18-64 ans de la région envisagent des solutions peu fiables, voire fausses pour prendre le volant en ayant bu. Pourtant, engloutir des verres d'eau ; avaler des bols de cafés ; rouler au pas ou prendre des petites routes moins fréquentées ne servent à rien pour dessaouler. C'est l'un des résultats inquiétants d'une grande enquête qui tombe à pic pour les fêtes de fin d'année (1). Et ce, alors que le nombre de morts sur les routes devrait augmenter "vraisemblablement de 100 à 150" en 2014 par rapport à 2013 (3 250 morts dont une majorité est liée à l'alcool), selon le délégué interministériel à la sécurité routière, Jean-Robert Lopez. Une première après douze années consécutives de baisse ou stagnation.

Parmi les Languedociens interrogés, 73 % (contre 70 % pour la France) sortent faire la fête au moins une fois par mois, en voiture ou moto. Ils connaissent parfaitement les risques, prouve l'étude, soulignant que ces mêmes personnes interrogées craignent même les accidents provoqués par un conducteur en état d'ivresse, tout particulièrement lors de la Saint-Sylvestre (84 %), et des retours de discothèques (81 %).

 

"À jeun, on est conscient d'un risque dont on ne tient plus compte après quelques verres..."

 

Directeur de la Prévention routière du Languedoc-Roussillon, Christophe Ledu explique ce paradoxe : "Dès que l'on boit un verre, on se désinhibe. On perd de vue toutes les bonnes résolutions. On se trouve tout un tas d'excuses pour prendre le volant malgré tout. Sans parler des jeunes qui se sentent invulnérables." Christophe Ledu ne veut pas "noircir" le tableau. "En 15 ans, depuis l'opération capitaine de soirée (celui qui ramène le groupe en restant sobre), la situation s'est améliorée. Mais on reste sur la même tendance. Certes, ces quatre dernières années, les résultats ont été extraordinaires mais là visiblement il y a un relâchement des conducteurs. Ces deux derniers mois, nous avons eu un pic inquiétant. La règle d'or, c'est : “quand je conduis, je ne consomme pas et quand je consomme je ne conduis pas.”

"Addictologue au CHU de Nîmes, Rémy Targuetta, ne dit pas autre chose. "C'est le même problème que pour les autres addictions : à jeun, on est conscient d'un risque dont on ne tient plus compte après quelques verres. Un tiers des accidents mortels sont dus à l'alcool. Sans oublier que beaucoup mélangent alcool et cannabis, ce qui multiplie par 15 ou 20 le risque d'un accident grave. On estime qu'alcool et cannabis sont responsables de 300 à 500 décès par an".

Sensibilisation dans les écoles, distribution gratuite d'éthylotests, etc

Directeur de cabinet du préfet de l'Hérault, Frédéric Loiseau opine : "Avec seulement 70 tués, 2013 a été exceptionnelle alors que les autres années, on se situe entre 100 et 130 tués. À ce jour , nous en sommes à 87 tués. Sauf drame, nous sommes sur la base de 90 tués en 2014. Accidents et blessés suivent la même courbe descendante. C'est encourageant." Son homologue du Gard, Christophe Borgus, ose à peine avouer que la baisse du nombre de tués est spectaculaire. Son département est passé de 132 tués en 2001 à 54 en 2013 et, pour l'instant, 40 tués sont à déplorer en 2014, dont quatre emportés dans leurs voitures lors des dernières intempéries. "C'est très encourageant mais fragile. Avec 1 000 jours de fêtes votives et de férias, l'alcool est un vrai enjeu. C'est pourquoi nous maintenons un gros travail de prévention : sensibilisation dans les écoles, distribution gratuite d'éthylotests, etc. Ce qui légitimise la répression", dit-il.

"L'an dernier, note l'étude, plus de 200 000 personnes s'étaient engagées à choisir leur solution de retour de soirée lors des fêtes de fin d'année." Le ministre de l'Intérieur a, lui, choisi de frapper fort : "Compte tenu du relâchement de certains comportements, il faut aller plus loin, faire plus vite, taper plus fort", a estimé Bernard Cazeneuve, en annonçant notamment que 18 000 policiers et gendarmes seraient déployés au bord des routes durant les fêtes. Sans oublier, d'ici quelques mois, la généralisation de radars double face...

  • (1) Enquête via internet auprès de 6 774 individus de 18 à 64 ans pour la Prévention routière et Assureurs prévention. 
  • Depuis, l'Hérault compte trois tués de plus dont deux motards à Montpellier. Et les P.-O. deux tués de plus à Canet et au Boulou.

Binge drinking

L’observatoire de la jeunesse a publié, en 2011, une étude, la seule du genre, prouvant qu’ados et alcool forment un cocktail explosif. Si chez les jeunes de la région, la consommation d’alcool baisse, l’occasionnelle (fêtes, week-end...) progresse. Le but : atteindre l’ivresse le plus vite possible. On parle de binge drinking (défonce alcoolique), à partir de quatre verres dans un laps de temps très court. Certains vont jusqu’à 12 verres. 55 % des jeunes de la région se sentent concernés par l’ivresse, soit six points au-dessus de la moyenne nationale.
OLIVIER SCHLAMA - Midi Libre

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