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L’été 2015 a été encore trop meurtrier sur les routes

Midi Libre Languedoc-Roussillon : 07/09/2015

Au moins 56 morts en juillet et en août, selon un bilan régional provisoire. Le Gard particulièrement touché.

Le pic estival a, une nouvelle fois, été sanglant. Douze morts en août dans le Gard, neuf dans l'Hérault, six dans l'Aude, deux dans les P-O et un en Lozère : l'inquiétante tendance observée ces derniers mois sur les routes du Languedoc-Roussillon se confirme. Ici, on tue et on se tue nettement plus que dans le reste de la France. Au total, selon un bilan provisoire, 26 personnes ont perdu la vie en juillet et 30 en août, soit 176 victimes depuis le début de l'année, contre 122 à la même époque l'an passé. Une très forte hausse de plus de 40 % alors qu'au niveau national, la tendance est de l'ordre de 4 %.

Dans le Gard, cruellement frappé, on en est à 59 tués depuis le 1er janvier, et il est à craindre que l'année se termine avec un bilan encore plus lourd qu'en 2012, où l'on avait déploré 65 victimes. "Les accidents ont été plus graves que d'habitude" analyse Christophe Borgus, le directeur de cabinet du préfet. "Nous avons eu deux accidents doublement mortels, après en avoir eu un avec trois morts en mars."

Drame à Béziers

Une C3 Citroën qui circulait à très vive allure, dimanche vers 5 heures du matin dans un tunnel de Béziers, a fait plusieurs tonneaux avant de se disloquer (photo). L’accident a fait un mort, un Montpelliérain de 23 ans, et un blessé grave qui est hospitalisé dans un état critique.

Dimanche matin, près de la RD 612 à Béziers, une voiture disloquée, après plusieurs tonneaux : un mort et un grand blessé.

Derrière ces drames, les facteurs habituels : "Dans 80 % des cas, il y a une vitesse excessive, et dans la moitié des accidents mortels, on a la présence d'alcool ou de produits stupéfiants ." Une caractéristique locale marquante : nationalement, les toxiques n'apparaissent que dans un accident mortel sur trois.

Contrôles importants

Autre point clé : le comportement des conducteurs vis-à-vis des autres règles basiques de prudence au volant. "L'absence de port de la ceinture de sécurité, ou des dépassements sans visibilité, dans des virages ou en côte." Avec, à la clé, des collisions dévastatrices.

Pourtant, les contrôles ont été très importants et systématiques, dans tous les départements de la région, à l'occasion des longs week-ends ou des gros événements touristiques. Des contrôles annoncés à l'avance, et qui se soldent, semaine après semaine, par des centaines d'infractions relevées.

"Sur le long terme, les chiffres restent structurellement à la baisse : en 2002, on comptait 120 morts dans le Gard", rappelle Christophe Borgus. "L'année 2014 a été encourageante et a montré que l'insécurité routière n'est pas une fatalité, quand on joue sur la prévention, la communication et la répression en même temps." Reste ce constat, qui doit parler à chacun de nous : "On parle beaucoup du vivre ensemble depuis le début de l'année. Il s'illustre aussi sur la route, qui fait partie des lieux où chacun doit s'efforcer de bien se conduire. Car au-delà des chiffres et de ce décombre macabre, ce qui me vient en tête, c'est des vies détruites, des drames, et des familles déchirées."

ENTRETIEN

 

Stéphane Landais, association Charlotte-Mathieu-Adam

Depuis la mort de sa fille, tuée par un chauffard ivre et drogué, ce père de famille de Vauvert (Gard) se bat avec d’autres familles de victimes pour faire évoluer les mentalités et la loi.

Quel regard portez-vous sur ces drames routiers qui continuent ?
On vit une époque dramatique, avec deux phénomènes parallèles : le non-respect des règles de sécurité sur les routes par des gens qui se moquent éperdument du code de la route, et le laxisme de la justice qui n’applique pas les sanctions prévues. Les comportements les plus dangereux ne sont pas sanctionnés comme ils devraient l’être.
Que visez-vous particulièrement ?
On sait parfaitement que le mélange de la drogue et de l’alcool au volant a des effets exponentiels. L’individu qui prend alors le volant n’est plus seulement dangereux, il devient criminel. Au plan du droit, la voiture doit être considérée comme une arme par destination, et il faut que la justice le prenne en compte. Si on conduit alors qu’on est ivre et drogué, on bascule dans la criminalité routière.
Comment agissez-vous pour faire progresser votre combat ?
Nous estimons que la justice aujourd’hui ne sanctionne pas comme elle le devrait les comportements les plus violents sur la route. Ce sont ces comportements-là qui causent les drames les plus graves. Les gendarmes sur le bord de la route, c’est très bien, mais il y a tout un travail à faire sur le couple alcool-drogue. Avec l’université de droit de Nîmes, nous recensons les condamnations des auteurs d’accidents mortels. On a des peines de prisons minimalistes, des gens très peu sanctionnés. Notre idée est de faire ressortir ce décalage entre la justice et les comportements les plus dangereux au volant. C’est un premier levier pour faire changer la loi et les comportements

Pour information : charlotte-mathieu-adam.org/

Midi Libre - FRANÇOIS BARRÈRE

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